B.E.R.D.

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B.E.R.D.

B.E.R.D. (Banque européenne pour la reconstruction et le développement)

C’est en octobre 1989 que le président français François Mitterrand lança l’idée d’une banque européenne destinée à faciliter et à accélérer la transition des pays de l’ancien bloc communiste vers l’économie de marché et la démocratie.

L’accord définitif portant statuts de la dernière-née des banques de développement, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement, date du 31 décembre 1990. Il a été peu à peu ratifié par les 41 pays actionnaires prévus à l’origine. Le capital de départ, à hauteur de 10 milliards d’écus, devait avoir été doublé en 1997. Les États-Unis y participent à hauteur de 10 p. 100, et sont donc le plus gros actionnaire individuel. Au niveau de l’Union européenne, les participations les plus importantes sont celles, à égalité, de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et de la Grande-Bretagne (8,52 p. 100 chacune). Mais l’actionnaire principal est composé des institutions et des États membres de l’Union européenne, avec 51 p. 100 du capital.

Installée à Londres, la B.E.R.D. emploie près de 700 personnes et est contrôlée par 59 gouverneurs, représentant ses actionnaires: 57 pays (en 1995) plus la Commission de l’Union européenne et la Banque européenne d’investissement (B.E.I.). Depuis octobre 1993, elle est présidée par le Français Jacques de Larosière, ancien gouverneur de la Banque de France, qui dispose d’un mandat de quatre ans. Il a succédé au premier président, Jacques Attali, contraint à la démission après avoir été mis en cause pour sa gestion.

La B.E.R.D. obéit à une volonté politique qui en fait une banque originale par le lien officiel qu’elle crée entre l’aide financière aux pays d’Europe de l’Est, d’une part, et leur évolution vers davantage de démocratie, d’autre part. Son objectif, tel qu’il est fixé par ses statuts, est double: favoriser l’initiative privée et l’esprit d’entreprise, favoriser l’accession à la démocratie. Son rôle est donc d’être un catalyseur de financements divers, provenant tout aussi bien d’opérateurs privés que d’États ou d’institutions. La B.E.R.D. fonctionne comme toutes les banques: ses ressources proviennent des cotisations de ses membres, du revenu de ses placements et du produit de ses emprunts sur les marchés financiers internationaux. Elle accorde des prêts et prend des participations dans des entreprises ou des banques des anciens pays communistes (25 au total), son statut l’obligeant à destiner au moins 60 p. 100 de ses investissements au secteur privé.

Entre 1991, année de sa création, et 1994, elle a approuvé au total 251 projets dans 24 pays, totalisant 5,7 milliards d’écus. Mais seulement 1,13 milliard a fait l’objet de décaissements. Seul le Tadjikistan n’avait pas encore bénéficié de ses concours au 31 décembre 1994. Au cours de l’exercice 1994, l’institution a approuvé 91 projets, d’un montant total de 2,41 milliards d’écus. Tchèques, Slovaques et Hongrois se sont partagé les deux tiers de cette enveloppe. Après s’être beaucoup intéressée aux infrastructures, elle négocie de plus en plus de prêts destinés aux petites et moyennes entreprises.

Autre mutation, après les cofinancements mis en place pour capter des fonds auprès des agences de crédit à l’exportation et des établissements bancaires, la B.E.R.D. a élaboré une méthode originale de partenariat avec les entreprises souhaitant investir en Europe centrale et orientale. Baptisé «mécanisme multiprojets», ce produit s’adresse à de grandes entreprises ayant une stratégie d’investissements à long terme dans la région. La B.E.R.D. s’associe avec elles dans toutes les opérations qu’elles pourront entreprendre.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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